Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick
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    Mardi 01 mars 2022
    Les industries culturelles : le cœur de notre identité acadienne

    Alors que le ministre des Finances, Ernie Steeves, est en pleine consultation prébudgétaire (jusqu’au 28 février), il a annoncé un autre surplus trimestriel de près d’un demi-milliard de dollars. La dernière fois, à l’automne 2021, il avait aussi annoncé un surplus de plus de 400 millions. On baigne littéralement dans les surplus, ici, au Nouveau-Brunswick, une des provinces les plus pauvres de la confédération! C’est quand même incroyable! Ceci dit, nous aimerions profiter de cette abondance nouvelle pour rappeler au gouvernement son devoir, après deux ans de mesures sanitaires qui ont affecté de grands pans de l’économie (sans parler des impacts sur la vie des familles, sur la santé mentale et physique, etc.), d’investir dans la relance.

    En particulier, nous voulons parler des arts et de la culture. Le ministre n’a même pas cru bon de mentionner ce secteur dans son mémoire prébudgétaire. Ça aussi, c’est assez incroyable. Car comme le rappelait le PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, M. Gaétan Thomas, dans les pages de l’Acadie Nouvelle le mois dernier, les arts et la culture ne sont pas une portion insignifiante de notre produit intérieur brut provincial (572 millions, en 2018). Ce sont des milliers d’emplois qui en dépendent : plus de 8400, dont le tiers ont été perdus pendant la pandémie. Et surtout, c’est un des secteurs qui a reçu le moins d’aide directe de la province.

    Laissons les chiffres aux économistes et aux comptables. Parlons d’un autre genre d’impact qu’ont les arts et la culture dans notre province. Pour nous, Acadiennes et Acadiens, francophones et francophiles, c’est le cœur même de notre identité. La langue française s’incarne et se vit. Elle est porteuse de sens. Elle est le véhicule de qui nous sommes. Si la loi sur les langues officielles est aussi importante pour nous, francophones, c’est parce qu’elle est, entre autres, le coffre à outil qui nous permet de protéger ce que nous sommes et que les arts incarnent.

    N'y a-t-il pas une forme d’hypocrisie dans la manière dont les arts et la culture sont instrumentalisés quand vient le temps de faire la promotion du tourisme, de l’immigration, du recrutement, des investissements étrangers dans notre province et, bien sûr, quand on envoie des délégations participer aux Jeux de la francophonie, Lorient et en Louisiane… Alors que nous vivons la pire crise sanitaire depuis cent ans, le gouvernement laisse pourtant tomber ce secteur et ces milliers de travailleurs!

    Il y a à peine trois mois, Antonine Maillet était reçue commandeur de l’Ordre de la Légion d’honneur en France des mains du président Macron. C’est en tant qu’écrivain francophone et en tant qu’Acadienne qu’elle a été décorée à l’étranger. Les arts et la culture, c’est la possibilité d’avoir d’autres Antonine Maillet; et il y en a! Pensons à tous ces romans, à ces recueils de poésie, à ces pièces de théâtre, à ces scénarios, à ces essais et à ces monographies savantes publiés ici, en français.

    Ce sont les arts de la scène, musique, danse, théâtre, cirque, poésie et slam, qui nous permettent de communier ensemble et avec le reste du monde : du Pays de la Sagouine au Festival Interceltique de Lorient en Bretagne, en passant par le Théâtre populaire d’Acadie de Caraquet et le Théâtre l’Escaouette de Moncton. Ce sont les films de fiction, les documentaires, les séries télévisuelles, les films expérimentaux et les œuvres d’art médiatique, qui font voyager l’Acadie dans les festivals partout autour du monde. Ce sont les expositions, les œuvres d’art public, les galeries, les musées et les bibliothèques, partout où l’on retrouve les arts visuels. Ce sont évidemment les techniciennes et techniciens, les régisseurs de plateaux, les recherchistes, les éclairagistes, les photographes, les relationnistes, les agences de communication et de marketing, les gérances d’artistes, etc. Ce sont aussi les écoles qui accueillent les artistes, qui transmettent à nos jeunes cette envie irrépressible de s’exprimer en français.

    Et au cœur de toutes ces œuvres, de tous ces récits et de toutes ces performances, il y a nous. Il y a ce qui est acadien en nous. Ce qui nous habite, qui nous fait rêver et rire et pleurer. Les arts et la culture, c’est certes un secteur économique. Mais insistons ici sur ce point : c’est aussi la force motrice de notre identité.

    Nous appuyons donc l’Association acadienne des artistes professionnel·le·s du Nouveau-Brunswick, qui demande un investissement minimal de 12,5 millions de dollars, annuellement, qui servira à appuyer une des industries les plus prolifiques et les plus cruciales au Nouveau-Brunswick. M. Ernie Steeves : il vous faut impérativement dénouer les cordons de la bourse. Nous n’avons pas les moyens, en tant que province, de laisser les arts et la culture continuer à pâtir et s’étioler.

    Alexandre Cédric Doucet,
    Président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick

    Serge Brideau,
    Vice-président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick

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