Lors de l’Assemblée générale annuelle de la Concertation des organismes de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, les organisations la composant ont notamment traité de la récente controverse entourant les annonces du gouvernement ontarien et plus généralement du sort que semblent réserver certaines élues et certains élus aux communautés de langue officielle en situation minoritaire. C’est d’une voix forte et raisonnante que les organismes membres de la Concertation condamnent les politiques assimilatrices et discriminatoires de M. Ford et de son cabinet. Au Nouveau-Brunswick, on dénonce l’effacement du gouvernement Higgs et de la majorité des députés provinciaux devant de tels assauts. Qu’attendent-ils pour lever les boucliers?
Les discours et idéologies de la droite populiste que font récemment circuler le gouvernement Ford et le parti de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick favorisent la création et la cristallisation d’un clivage social et linguistique qui vise ultimement la division des communautés et l’assimilation des minorités. Comme l’ont souligné les auteurs de la lettre d’opinion du quotidien Le Droit (édition du 17 novembre), la rhétorique de la droite populiste canadienne-anglaise tend actuellement à se fonder sur des arguments fiscaux qui ne représentent ni plus ni moins qu’un miroir aux alouettes. Ces arguments perfides cachent peu subtilement le revers de la médaille, soit un mouvement de dédain envers les droits et les acquis des francophones qui ont lutté avec acharnement pour la reconnaissance de leur existence et la légitimité de leur statut. En matraquant le peuple de propositions insidieuses et carrément fausses et trompeuses, celles et ceux qui mettent à mal la dualité et le bilinguisme sous prétexte d’un prétendu fardeau financier font preuve d’une grande ignorance.
Diviser pour mieux régner, voilà leur slogan qui, à mots couverts, sert à mieux racoler une partie de l’électorat et à s’attirer leur appui. Les dirigeantes et dirigeants politiques qui n’osent, par timidité ou par acquiescement, défendre la francophonie néo-brunswickoise, ontarienne, canadienne et internationale lorsque de telles attaques sont menées s’avèrent aussi fautifs. Au Nouveau-Brunswick, la communauté francophone attend, non sans crainte, l’annonce prévue concernant la situation des services d’ambulance au Nouveau-Brunswick. Que pouvons-nous espérer d’un gouvernement fraîchement assermenté? Le discours du trône qui sera prochainement prononcé à l’Assemblée législative aura-t-il la même aigreur que les discours tenus par les apôtres du populisme?
L’intolérance et l’injustice sociale n’ont d’égal que l’ignorance de celles et de ceux qui acceptent leur promotion. Les membres de la Concertation des organismes de l’Acadie du Nouveau-Brunswick lancent un message clair aux politiciennes et aux politiciens qui déresponsabilisent l’État de ses obligations constitutionnelles en matière de langues officielles. Les politiciennes et les politiciens se rendent eux-mêmes coupables de leur inaction.
